22 août 2009

La ferme !

Les activistes noirs frappent Fox News... au portefeuille.

ColorOfChange.org fait campagne contre le présentateur hyper-conservateur Glenn Beck.
Ils ont réussi à persuader plus de 20 annonceurs (dont CBS, Wal-Mart, Lawyers.com, Procter & Gamble, Assurance Progressive...) de retirer leurs publicités :

http://www.theloop21.com/news/black-activist-group-hits-fox-news-where-it-hurts-its-wallet

23 juil. 2009

Aléas de la Diversité

L' Association Nationale des Diffuseurs Noirs (Nabob) des USA demande officiellement au Secrétaire du Trésor Timothy Geithner une assistance financière semblable aux aides accordées aux industries bancaires et automobiles.
"Nous sommes une espèce en voie d'extinction. Même en des temps meilleurs, les médias des minorités ont toujours eu historiquement des difficultés à accéder aux marchés financiers."

Selon les chiffres du groupe "Free Press", les minorités aux USA détiennent 7.7% des radios et 3.2% des TV commerciales.

Et en Europe ?

Une page se tourne

WQXR-FM : Le New York Times se sépare de sa station
Le quotidien a annoncé son retrait de l’industrie de la radio et la vente de sa station de musique classique.
Les dirigeants du conglomérat ont confirmé la vente pour 45 millions de dollars de WQXR-FM.
Ainsi, la formule de musique classique sera transférée à la radio publique tandis que le signal émanant du 96,3 FM deviendra une station de langue espagnole.
The New York Times était propriétaire de WQXR depuis 1944.

2 juil. 2009

Afriradio : la voix de l’Afrique sur le web

Depuis un an, une simple connexion Internet permet d’écouter 24 heures sur 24 Afriradio , un nouveau site radio entièrement consacré à l’Afrique.
Musique, information et retransmissions de qualité sont les principaux éléments caractérisant cette web radio.
Grâce au chat et à l’envoi d’e-mails, les internautes peuvent intervenir directement dans quelques programmes radiophoniques, tandis que les radios donnent la possibilité de choisir et de se procurer les programmes qui les intéressent.
Afriradio se propose de renverser les images stéréotypées qui veulent que ce continent soit synonyme de faim, maladie, guerre et misère, en proposant une image qui refète les différents visages d’un territoire vaste et extrêmement divers.
Combien, par exemple, savent que la Tanzanie a banni les sacs en plastique depuis déjà plusieurs mois?
Ou que l’Afrique du Sud est à l’avant-garde dans la production d’énergie de source alternative?
La voix de l’Afrique, donc, non seulement par l’information, mais également à travers la participation des africains en Italie, engagés directement dans le projet.
"Afriradio – explique Giuseppe Cavallini, Coordinateur du Centre Comboni Multimedia et Directeur du Musée Africain de Vérone – se présente comme une source d’information alternative aux appareils médiatiques qui mettent en avant des intérêts économiques et politiques et qui ne se préoccupent pas d’offrir à l’opinion publique une information qui soit également critique."

Afriradio
http://www.afriradio.it/

21 juin 2009

A quand la Radio Nova ?

"Dès lors qu’un cinéaste est prêt à filmer la réalité et à affronter les normes hypocrites et policières de la censure, le Cine Novo peut éclore.
Dès lors qu’un cinéaste est disposé à s’opposer aux dictats commerciaux, à l’exploitation, à la pornographie, à la dictature de la technique, le Cine Novo peut éclore.
Dès lors qu’un cinéaste, quels que soient son âge ou ses origines, s’apprête à mettre son œuvre et son métier au service des causes essentielles de son temps, le Cine Novo peut éclore.
Telle est la définition du Cine Novo, une définition qui l’écarte de l’industrie, car le cinéma industriel n’a d’autres alliés que le mensonge et l’exploitation.
Le Cine Novo lutte pour cette liberté."

Glauber Rocha

11 juin 2009

Les Inaudibles

"Les mélanges culturels post-coloniaux du Nord sont également enchevêtrés dans les modes de production du capitalisme global et reproduisent par conséquent, les pentes existantes du pouvoir dans le contexte de la distribution internationale du travail.
L'inégalité sociale est codée comme différence culturelle ou même comme déficience, et du coup, elle est rendue invisible.
Cette reproduction constante d'une inégalité culturalisée forme la loi du " développement inégal " du capitalisme global.
Les hiérarchisations eurocentriques des contextes post-coloniaux variés reproduisent ainsi les mécanismes culturo-racistes de l'exclusion, qui pour leur part constituent un élément structurel fondamental des formes capitalistiques globales d'utilisation et/ou d'exploitation.

Nous devons dans ce sens non seulement demander :
" Le subalterne sait-il parler ? " mais aussi :
"Et s'il s'exprime depuis des siècles, alors pourquoi personne n'écoute ?"

Hito Steyerl
(mai 2002)

9 juin 2009

Les Européennes

"Parfois nous semblons attribuer aux gens à la peau foncée — africains autant qu’afro-américains — toutes les notes, tous les timbres et rythmes "sales- et-vilains-mais-agréables", lesquels nous imaginons que quelque mystérieux "notre-père-blanc-qui-est-en-Europe-que-son-art-soit-sanctifié" nous ait interdit de produire (nous, misérables, insignifiants, carrés et européens).

Nous pensons même, grâce aux falsifications historiques de ce personnage paternel — pour les raisons encore inconnues auxquelles nous semblons encore croire — , que les gens de notre teinte maladive n’ont jamais produit aucune note, aucun timbre ou rythme "sale-et-vilain-mais-agréable et que nous (petits blancs refoulés et asexués, tels que nous sommes supposés être) ne pouvons avoir joué aucun rôle majeur à la création de tous ces sons «immoraux » (mais agréables) sur lesquels on groove actuellement.

Non : nous préférons croire que nous n’avons que les gens de descendance africaine à remercier, ou à reprocher, pour chaque once de musique « immorale » que nous apprécions.

Il y a, en d’autres mots, le risque que notre projection massive du « défendu », qu’il soit jugé bien ou mal, sur les peuples noirs d’origine africaine, nous nous embarquions dans le même genre de processus de projection tel que décrit dans le cas de mon ancêtre fictif.

En nous défaisant de toute responsabilité face à notre propre corporalité musicale, nous forçons le peuple noir à jouer le rôle absurde du "house nigger".

Nous utilisons la musique que nous ne croyons avoir, dans notre ignorance, rien en commun avec les traditions européennes musicales, comme panacée corporelle contre nos propres problèmes de subjectivité et d’aliénation.

C’est peut-être pour cette raison que certains d’entre nous sont déçus lorsque les artistes noirs ne correspondent pas au stéréotype comportemental que nous attendons d’eux, si on ne voit pas un tortillement constant du derrière, si on n’entend pas d'argot, etc..."


Philip Tagg
"Lettre ouverte à propos des musiques "noires", "afro-américaines" et "européennes"
(mai 1987)

24 mai 2009

Puissance de feu

Pourquoi ils n'ont RIEN compris au Tsunami qui arrive :
Après avoir mis le feu au Stade de France (Kassav), les "soldats" d'Ipupa le font grimper au N°5 du Top Search Yahoo !

"Fally Ipupa" = 5eme nom le + recherché de France
Buzz : Recherche Web, le top

1. Lucy Gordon
2. Omar Bongo Ondimba
3. Charles Aznavour
4. X-Men Origins: Wolverine
5. Fally Ipupa
6. Giro 2009
7. Festival de Cannes 2009
8. Alyssa Milano

Yahoo! France
mai 2009

4 mai 2009

Une ville à l'écoute de tous

New York n'est pas "La Ville-Monde" par hasard.
WNYE est la station de radio publique appartenant à la Ville de New York, souvent présentée comme la plus européenne des métropoles américaines.
Peut-on supposer que la municipalité finance un tel équipement sans en attendre des retombées ?
Les grandes villes de France sont-elles si différentes ?
Ou plus simplement à côté de la plaque ?


Voici une liste des principales émissions culturelles de WNYE :

-Afropop
Actualité des cultures musicales d'Afrique et de ses Diasporas.

-Aktina
Emission bilingue Grec-Americain de libre-antenne et d'actualités.

-Brazilian Music Hour
Comme son nom l'indique.

-Communitaire Haitienne
En Creole.

-Cosmos
En Grec, Magazine généraliste d'informations.

-Croatian Radio
En Serbo-Croate.

-Haitian Perspective
En Creole.

-Macedonian Radio
En Macédonien.

-Medger Evers College
Une émission littéraire du "Center for Black Literature".

-Muslim Voice
En Bosniaque.

-Serbian Radio
En Anglais.

-Trevor Wilkins
L'émission de référence sur la musique Calypso, des années 30 à nos jours

-Voice of Bosnia
En Bosniaque, hebdo, Actualités de Bosnie Herzégovine.

(...)

18 avr. 2009

Le mauvais lard de Radio France

Vous n'avez pas beaucoup de temps, nous non plus.

Posons donc les choses un peu crûment : que les radios privées utilisent leurs ressources comme bon leur semble, c'est dans la logique du commerce, et les millions qu'elles perdent actuellement, conséquence directe de leurs choix éditoriaux calamiteux et de leur pitoyable avidité ne nous manquent pas directement.

Il en va autrement de la radio de service public.

Si l'on examine le plan de renouvellement de fréquences 2011 en Rhône-Alpes, un fait déterminant apparaît : Sachant que la bande FM est déja saturée, comment expliquer rationnellement que toutes les fréquences de service public soient systématiquement doublées ?

Ceci représente en effet pas moins de 27 fréquences pour le département du Rhône, dont 10 sur la seule ville de Lyon !
(2 x Fr.Culture + 2 x Fr.Inter + 2 x Fr.Info + 2 x Fr.Musique + 1 Mouv + 1 FranceBleu Isere (?))...

N'y aurait-il pas là de quoi faire un peu de place à de nouveaux entrants ?

Le budget 2009 de Radio France s'élève à 611 millions d'euros, dont 525,9 millions de redevance, soit une augmentation de 2,8 % par rapport à 2008.

Elle compte sur un effectif de 4 000 collaborateurs permanents.

Pour quels services, localement ?
Pour quels projets, vers quels publics ?

Robert Spier, directeur "numérique" de la "National Public Radio"* états-unienne déclare que celle-ci s'apprête, grâce à son exceptionnel réseau territorial, à prendre la relève de la Presse Quotidienne Régionale, qui s'effondre littéralement.

Quelle est la situation de ce maillage en France ?
Faudra-t-il, une fois encore, attendre que le pire advienne pour réagir ?

Sommes-nous donc collectivement aussi stupides, ou ce lent et sournois démantèlement serait-il "orchestré" ?

Par qui ?
Dans quels buts ?

Le temps presse.


* Un exemple d'initiative de la NPR : deux studios mobiles sillonnent en permanence le pays pour recueillir la mémoire des habitants : coût minime, succès d'audience phénoménal...

http://www.storycorps.org/

30 mars 2009

"Aujourd'hui, j'exhorte tout un chacun à battre le tambour"

Le 25 mars est la Journée internationale en souvenir des victimes de l’esclavage et de la traite transatlantique des esclaves.

"Aujourd'hui, j'exhorte tout un chacun, où qu'il ou elle soit, à battre le tambour pour proclamer que, noirs ou blancs, hommes ou femmes, nous ne formons qu'un seul peuple.
Nous ne pouvons trouver l'harmonie que si nous nous respectons mutuellement, nous apprécions notre diversité et nous collaborons dans la poursuite de nos objectifs communs."
Ban Ki-moon,
Secrétaire général de l'ONU

La presse n'en parle pas ? comme c'est bizarre...

22 mars 2009

Le vide peut être comblé, alors que le choc est irrémédiable.

"J’ai malheureusement constaté que les cultures musicales d’Asie Centrale étaient en perdition.
Non seulement leur mémoire se perdait, mais les schémas musicaux imposés de l’extérieur, souvent avec des arrières pensées politiques, étaient en passe de créer une uniformité, une grisaille culturelle.
Ces processus ont conduit, dans le domaine de la musique, mais comme dans bien d’autres, à une perte d’identité.
(...)
Dans un monde qui se dit globalisé, certains peuvent trouver normal, voire souhaitable, une uniformisation des cultures.
Je crois pour ma part que les repères identitaires culturels de la personne et du groupe sont la source d’une force intérieure propice à des relations apaisées.
Je crois également à la force de la pluralité, sans laquelle aucun échange ne peut avoir lieu.
Cette notion fait pour moi partie intégrante de la définition même d’une réelle qualité de vie.
(...)
Je suis très soucieux du vide qui sépare les cultures.
Ce vide n’est cependant pas ce que l’on appelle à tort le choc des civilisations.
Le vide est tout aussi dangereux potentiellement qu’un choc, car l’ignorance de l’autre et la méconnaissance de la richesse que constitue la pluralité peuvent déboucher sur le mépris, la haine et la guerre.
Le vide cependant peut être comblé, alors que le choc est irrémédiable.
Ce vide nous en avons éminemment conscience et c’est la raison profonde pour laquelle nous agissons.
La culture n’est décidément ni un simple complément, ni un luxe.
CQFD.
Je vous remercie."

Discours de Son Altesse l'Aga Khan au Forum d'Avignon : "La valeur et l'importance de la diversité culturelle et son rôle en faveur de la paix et du développement"
16 Novembre 2008

Si la société continue de refuser d’écouter, et surtout d’entendre...

"La relation entre media & migration renvoie aux questions plus globales soulevées par les migrations internationales.
Sont questionnées les notions de souveraineté (rapport au territoire), de citoyenneté (place et statut des minoritaires), de discrimination (accès à la parole) ou encore de rapports sociaux (générationnels, sexués).

Au moment où les questions de diversité révèlent aussi les tensions politiques et culturelles actuelles, tant au niveau national que transnational, l’enjeu de la représentation devient encore plus important.

Une représentation équilibrée à l’écran comme dans la presse écrite et une participation adéquate dans la production d’une des institutions culturelles les plus influentes de notre temps – les media – est un enjeu important non seulement pour les media eux-mêmes mais aussi, et surtout, pour un fonctionnement réellement démocratique de la société dans sa globalité.

L’enjeu, aujourd’hui, reste de dépasser la seule question de la visibilité physique, condition nécessaire mais non suffisante à une meilleure représentation des minorités au sein des media.

Il est, en effet, urgent de se pencher sur les contenus produits et diffusés sur l’immigration, sur leur impact sur l’opinion publique et sur la place qu’occupent les minorités visibles dans les différentes étapes d’élaboration et de diffusion des productions médiatiques.

Mais ces différentes initiatives ne prendront tout leur sens, notamment au regard des questions soulevées par les migrations internationales, que lorsque les media, et la société dans son ensemble, auront rendu visible l’invisible, et invisible le visible.
Car tout cela restera vain si en acceptant de voir, la société continue de refuser d’écouter, et surtout d’entendre. "

Reynald Blion
Responsable Media & Diversité du Conseil de l’Europe

Dites non à la discrimination

"Certaines personnes prétendent qu'un monde en proie à la tourmente économique et à des menaces terroristes devrait avoir d'autres priorités que les droits de l'homme.
Elles ne peuvent pas faire plus grande erreur.

La tourmente économique et le terrorisme sont deux choses bien distinctes, mais toutes deux peuvent susciter l'insécurité et la peur.
Elles mettent toutes deux à rude épreuve les relations entre les individus et entre les peuples.

C'est précisément à des moments comme ceux-là que se fait sentir de manière plus impérieuse que jamais la nécessité de préserver les valeurs de l'humanité que sont la justice, l'égalité, la solidarité, la tolérance et le respect mutuel.
Ce respect doit exister entre les individus et entre les peuples.

Dans ce contexte, les médias jouent un rôle capital.

Les médias peuvent aider à sensibiliser l'opinion publique et à encourager le débat public sur la discrimination, notamment la discrimination raciale.

C'est pourquoi le Conseil de l'Europe mène actuellement une campagne intitulée « Dites non à la discrimination », en partenariat avec des journalistes et des médias de toute l'Europe.
Notre campagne défend les principes fondamentaux du Conseil de l'Europe en matière de droits de l'homme ainsi que notre position sur le dialogue interculturel, énoncée dans le Livre blanc sur le dialogue interculturel adopté en mai 2008."

Terry Davis
Secrétaire Général du Conseil de l'Europe
Strasbourg,
20.03.2009

20 mars 2009

Rachid Arhab : "Il pourra y avoir des sanctions..."

Le CSA et les écoles veulent diversifier les origines des journalistes

Blancs et issus de milieux plutôt aisés : les journalistes affichent souvent ce profil.

Les écoles de journalisme et les employeurs ont lancé récemment des initiatives pour que les rédactions reflètent mieux la population française, mais les progrès sont lents.

Le Conseil supérieur de l'audiovisuel (CSA) réunit vendredi les dirigeants des douze écoles de journalisme reconnues par la profession.
"On veut comprendre si le blocage se fait avant la formation" ou au moment de l'embauche, explique à l'AFP Rachid Arhab, membre du CSA et chargé notamment de travailler sur la diversité.

Selon Pascal Guénée, directeur de l'Institut pratique de journalisme (IPJ) de Paris, la prise de conscience des instituts de formation "remonte à trois ou quatre ans".
L'IPJ a ouvert une section parallèle à sa promotion "classique", qui compte une douzaine d'étudiants alternant formation en école et apprentissage en entreprise.
Il recrute ces étudiants, issus de la diversité sociale ou ethnique, dans les facultés de la région parisienne, ou via des conseillers d'orientation de banlieue.

L'Ecole supérieure de journalisme (ESJ) de Lille a signé un partenariat avec le blog participatif Bondy Blog --créé en 2005 durant la crise des banlieues-- pour créer une classe préparatoire aux écoles de journalisme, ouverte aux étudiants issus de la diversité.
Au Centre de formation des journalistes (CFJ), des anciens préparent gratuitement aux concours des jeunes boursiers.

Du côté des employeurs, Radio France, France Télévisions et l'Agence France-Presse ont signé une convention avec l'IPJ pour prendre en apprentissage les étudiants.

TF1 a elle créé une fondation qui s'adresse aux jeunes des banlieues pourvus d'une expérience professionnelle dans l'audiovisuel mais sans formation.
Sur 300 candidats, huit ont été retenus en septembre pour un CDD de deux ans, à des postes de journaliste, réalisateur, technicien.

La plupart viennent de la banlieue et sont d'origine maghrébine ou africaine.
"Ils n'ont pas été retenus parce qu'ils sont noirs ou arabes, mais parce qu'ils sont très compétents", explique Samira Djouadi, déléguée générale de la fondation.

La faible représentativité des minorités ethniques ou des jeunes issus de milieux sociaux défavorisés n'est pas propre aux médias.
Mais "les médias sont un enjeu car ils façonnent les mentalités et ont donc un rôle essentiel", souligne Amirouche Laïdi, président du club Averroes qui défend la diversité dans les médias.

Les écoles peuvent jouer "un rôle proactif", selon lui.
Mais "si l'on veut créer des vocations, il faut que les jeunes puissent s'imaginer à la télévision, or il y a actuellement trop peu de référents", ajoute-t-il.

En novembre dernier, le CSA avait qualifié d'"inacceptable" et d'"intolérable" la place réduite accordée aux non-blancs sur le petit écran, à partir du visionnage de 15 chaînes gratuites pendant une semaine.
Place réduite des non-blancs chez les journalistes, les personnages des fictions ou les participants aux émissions de divertissement.

Le Conseil a alors mis en place un baromètre de la diversité, dont le premier est attendu pour juillet, et qui permettra de suivre les évolutions chaîne par chaîne dans ce domaine.

Rachid Arhab "ne croit pas à l'instauration de quotas".
Mais "2009 est pour nous la dernière année de concertation", prévient-il.
"Les chaînes vont devoir prendre des engagements formels auprès du CSA et s'ils ne sont pas respectés au cours des prochaines années, il pourra y avoir des sanctions".


19 mars 2009
(AFP)

Salut a l'Ile Rouge

– Quel est cet homme, devant vous ?
– Je ne sais, je ne l'ai pas rejoint.
– Quel est cet homme, derrière vous ?
– Je ne sais, il ne m'a pas rejointe.
– Pourquoi donc restez-vous debout ?
– Je ne reste pas debout, je me suis levée par hasard.
– Pourquoi donc soupirez-vous ?
– Je ne soupire pas, je baille.
– Pourquoi votre esprit paraît-il égaré ?
– Mon esprit n'est pas égaré, mais je réfléchis.
– Pourquoi avez-vous les joues creuses ?
– Ce n'est pas exprès que j'ai les joues creuses, mais mon enfant est mort.

(Elle se met alors à pleurer, et fait de la peine aux gens.)

Un homme parle. Une femme répond.


"Les hain-teny merinas"
Poésies populaires malgaches
Librairie orientaliste Paul Geuthner

15 mars 2009

Lilian Thuram : "Cette génération sort du silence les revendications enfouies des parents..."

"Ce mouvement est porté par une génération qui a envie de transformer les choses.
Elle sort du silence les revendications enfouies des parents... "

Lilian Thuram

2 mars 2009

La Comedie Indigene a Ivry (94)

Dans tout Désert, il y a parfois des Oasis...

"Je n’interroge pas seulement les Français "de souche", mais aussi les autres, les Noirs, les Arabes
En effet, je pense que le spectacle s’adresse aussi à eux, à la fois comme “producteurs“ de clichés à leur tour, mais aussi comme personnes ayant intériorisé les images qu’on a créées d’eux.“
Lotfi Achour

Composée d’extraits de textes de Gide, Hugo, Lamartine, Maupassant, Tocqueville et de chansons coloniales, "La Comédie Indigène" présente un regard de l’Occident sur l’Autre, barbare et lointain, comme une galerie du fantasme et du cliché, un racisme estampillé scientifique ou labellisé par les grands esprits.

"La Comédie Indigène"
du 24 au 28 mars 09 au Theatre des Quartiers d'Ivry

28 févr. 2009

Le Grand Désert (culturel) Blanc

Lyon en tête du palmarès culturel des grandes villes françaises selon "Arts Magazine", avec un score de 102, devant Strasbourg (82), Toulouse (69) et Bordeaux (67).
Arguments :
- 105 galeries d'art.
- 10 grands événements (dont la Biennale d’art contemporain).
- 232 monuments historiques.
- 1050 candidats pour 80 places à l’École des Beaux-Arts.
(...)
Magnifique.

Ecoutons toutefois une voix quelque peu discordante :

"Oppresseurs sans le savoir et si délicieusement intentionnés, ils deviennent l’alibi d’une puissance symbolique dont les vertus leurs paraissent indiscutables – leur culture est la Culture :
-"Tel film a élevé mon âme, il est donc bel et bon" (et il est normal que mes nains soient subventionnés pour en faire des pareils)
-"Tel musée doit être gratuit, faute de quoi les pauvres n’iront pas" (comme si c’était le problème)
-"Je suis venu à cette réunion de quartier" (parce que je suis le seul à avoir suffisamment foi dans le système pour abandonner ma télé deux heures), "je suis donc représentatif"...

Le plus rigolo, c’est que la conjonction d’un système de survie économique qui passe l’éponge sur les déficits et d’un public captif qui fera toujours acte de présence tout en se sentant intensément populaire permet d’entretenir l’idée que "les gens" vont au théâtre (mais pas de boulevard), au musée (mais pas de l’automobile), au cinéma (mais pas au multiplexe) – alors qu’en fait, ce sont toujours les 500 000 mêmes qui se déplacent, profitant par procuration de la politique culturelle de l’Etat et justifiant à eux seuls la survie du système, au nom du plus grand nombre.

J’ai vu, moi, ce qui se passe vraiment quand on jette l’art au contact de ceux à qui on le refuse généralement ; ils sont en colère, ils leur colleraient des baffes à ces connards de poètes de rue à trois sous qui viennent leur déclamer dans les oreilles.
Seulement ils ne le peuvent pas, interdits qu’ils sont face à la race des possédants qui vient les narguer avec ses loisirs.
C’est là toute l’horreur des évènements censément populaires, les journées de la culture et de la poésie et du théâtre et du patrimoine ; les cultureux sont si persuadés de produire du bien commun, du rassembleur, du lien social par la culture, qu’ils n’hésitent plus, quelques fois par an, à sortir tout bêlants de leurs enclos pour venir envahir ceux qu’ils refoulent d’habitude.

Le seul vrai succès populaire dans tout ça c’est la fête de la musique, et pour une bonne raison encore : c’est en fait la fête de la bière blonde de luxe, mais personne n’ose le dire."

A.S

20 févr. 2009

Silence radio assourdissant

"On peut se poser des questions sur la façon dont son gouvernement a géré cette révolte. Il a donné l’impression, depuis plusieurs jours, de laisser pourrir la situation."
Libération


"Le pouvoir a fait le pari du pourrissement du conflit, montrant son mépris par un silence indigne jusqu'à une petite phrase lâchée du bout des lèvres à la télévision."
L'Humanité


"La Guadeloupe est en ébullition depuis un mois: personne n'a rien vu venir ? Ou le gouvernement n'a-t-il pas voulu savoir?"
Dernières Nouvelles d’Alsace


"Un mois. Un mort. Une réunion. Il était temps. L’exécutif prend la mesure de la crise en Guadeloupe, après un étonnant mutisme. Silence radio assourdissant pour un président pourtant volubile."
Midi Libre


"Le temps du mépris n'est plus de saison pour ces départements lointains"
Le Télégramme


"Les dégâts ne sont pas que matériels, le plus dur est de pacifier les esprits après un mois de tensions et d'incompréhensions"
L'Union


"Une nouvelle gouvernance se dessine, plus transversale, moins coloniale"
La Nouvelle République


"On se consolera en espérant que cette crise aura peut-être le mérite d'obliger chacun à admettre qu'il n'y a pas de progrès durable sans effort et sans justice"
Ouest-France

18 févr. 2009

Les médias d'Outre-mer basés en métropole en pleine effervescence

Standards qui explosent, fréquentation internet en forte hausse: depuis le début de la grève outre-mer, la chaîne France O et la radio Tropiques FM sont sur le pont pour informer les "Ultramarins" de la métropole et leurs programmes "spécial crise" connaissent un grand succès.

La communauté d'Outre-mer vivant en métropole, estimée à environ 2,5 millions de personnes, n'a pas accès aux programmes locaux du Réseau France Outre-mer.
Média de référence sur place, RFO regroupe les stations de radio et les chaînes de télévision publiques des DOM-TOM et appartient au groupe France Télévisions.
Frustrée par un retard à l'allumage des médias de la métropole, cette communauté se tourne beaucoup vers la chaîne France O, propriété de RFO, ses relais sur le web (radio O et rfo.fr), et vers la radio Tropiques FM, qui émet en Ile-de-France.

"Dès le début de la crise, les Ultramarins qui ont leur famille au pays nous ont appelé pour parler de la grève en Guadeloupe, en se plaignant du manque de retour des médias nationaux", témoigne Eric Thérèse, directeur de l'antenne de Tropiques FM basée à Paris.
"Notre standard a explosé à l'annonce de la venue du secrétaire d'Etat à l'Outre-mer Yves Jégo sur place", confie le responsable de cette radio communautaire généraliste qui rassemble 126.000 auditeurs.
"Notre public est très demandeur d'infos dès qu'il y a un évènement sensible, comme le crash d'un avion ou l'enterrement d'Aimé Césaire", explique Claude Régent, directeur de la rédaction de France O, la "chaîne de l'Outre mer et de la diversité", diffusée sur la TNT gratuite en Ile-de-France et sur l'ensemble du territoire métropolitain via le câble et le satellite.

Les 65 journalistes de la rédaction de France O, basée à Paris, s'appuient sur le travail de leurs confrères de RFO qui fournissent les images, même si la grève à RFO Martinique commence à créer des perturbations.

Au sein de ses deux tranches d'info quotidienne, France O consacre entre cinq et sept sujets sur la grève. Les séances de négociations avec le LKP ont été diffusées en direct.

Et depuis lundi, une émission décrypte la crise, tous les soirs de 19h30 à 20h30.

"Notre nouvelle émission est très suivie: lundi nous avons reçu près de 500 messages d'internautes. Pendant la première quinzaine de février, l'audience de rfo.fr a progressé de 126% par rapport à la même période en 2008, avec 550.000 visites", relève Luc Laventure, directeur de RFO.

La fréquentation du site internet de Tropiques FM a triplé depuis le début du conflit.
"On n'a jamais connu ça. Même l'élection d'Obama n'a pas suscité une telle mobilisation", fait valoir Eric Thérèse.
La station a programmé depuis deux semaines une émission spéciale sur la grève, "L'Outre-mer en crise", tous les soirs à 20h30, suivie d'une "libre-antenne" dédiée au sujet.
"Il y a beaucoup de messages de solidarité des Parisiens d'origine ultramarine, et des témoignages du pays. Les auditeurs, dont beaucoup se méfient du traitement de l'info par les médias nationaux, viennent vers nous pour sentir la réalité du terrain", ajoute le responsable de Tropiques FM.

un article de TeleSatellite

17 févr. 2009

L'Audiovisuel Public solidaire des luttes d'Outremer

Ces personnes étant particulièrement bien placées pour constater un certain nombre de "déréglements" :

La grève générale en Guadeloupe et en Martinique s'inscrit dans le contexte de mécontentement social général qui s'est notamment exprimé le 29 janvier quand 2 millions et demi de manifestants ont défilé à travers la France pour le pouvoir d'achat, contre le chômage, la précarité et le démantèlement du service public...
Les salariés de Radio France ont alors été nombreux à se mobiliser contre les menaces qui planent sur leur avenir et celui de tout l'audiovisuel public.
C’est le moment de rappeler qu’à l'heure où le pouvoir s'attaque à l'indépendance des chaînes en nommant directement leurs directeurs, la CGT Radio France est solidaire des personnels de France Télévision qui protestent contre la non-compensation des pertes financières entrainées par la suppression de la publicité.
Nous affirmons également notre soutien aux personnels de RFI contre le plan de "modernisation" qui prévoit 206 licenciements.
Enfin nous déclarons notre appui total aux grévistes de RFO Guadeloupe en lutte pour l'amélioration de leur mission de service public, le recrutement, la reprise de la production locale et la valorisation du créole.

LA LUTTE DU PEUPLE GUADELOUPÉEN EST AUSSI LA NOTRE !

www.cgt-radiofrance.org

15 févr. 2009

A diffuser ! Pétition Internationale de Soutien aux DOM

La Planète bouge fort : les Antillais de Londres lancent une pétition de soutien à la Guadeloupe, Martinique, Guyane et Réunion en anglais. Et ça, ça peut faire TRES mal !

La première Université Populaire Africaine ouvre à Genève.

Un lecteur Suisse, un peu irrité par nos boutades sur la placidité de son pays finissant par engourdir toute la sous-région, nous fait parvenir l'information suivante :

La première Université Populaire Africaine (UPAF) de Suisse et d’Europe ouvre ses portes à Genève.
L’ambition de la nouvelle institution: favoriser l’intégration des Africains vivant à Genève et faciliter la rencontre entre les différentes cultures présentes dans la cité.
Un lieu de formation et d’échange de connaissances, destiné notamment aux Africains des dernières générations.
«Les jeunes, même s’ils sont nés ici, peuvent se sentir parfois déboussolés. Il s’agit donc de répondre à leurs besoins et préoccupations, au sens large.»

Quelle initiative !
Et félicitations donc à nos voisins Helvètes...

13 févr. 2009

Tout le monde fait le constat que la radio est trop "blanche"...

"J'ai donc proposé de créer « Radio 128 » où on va faire travailler des gens issus de la diversité.
Ce n'est pas uniquement une diversité raciale ou religieuse, cela concerne aussi l'origine sociale.
Un fils d'immigré ou un fils de plombier a beaucoup moins de chances de se retrouver dans les couloirs de RTL qu'un fils de dentiste qui habite à 50 mètres de la radio !" (M.O. Fogiel, ndlr)

Maurad sur Ozap

7 févr. 2009

N'oublions jamais la Nouvelle-Orleans

"Trouble the Water", le documentaire de Tia Lessin sur La catastrophe est nominé aux Oscars.
Le film est déja Grand Prix du Jury Documentaire 2008 au Festival de Sundance.

"Ce n'est pas l'ouragan le sujet, c'est l'Amérique..."

6 févr. 2009

Frapper fort pour se faire bien entendre

Doit-on le déplorer ou s'en féliciter ? En tous cas, le constat est là :

"Pour participer à la définition des enjeux politiques sur la place publique, toute personnalité, tout groupe doit recourir aux relais des médias pour voir son discours connu et reconnu par le plus grand nombre de gens possible.
Dès lors, pour accéder à ce statut public, pour briser la barrière du silence que subissent certains groupes, ceux-ci ont appris qu’en alimentant des controverses, qu’en brisant les règles du «civisme» imposées par les pouvoirs établis, ils répondaient parfaitement à la définition d’une nouvelle médiatique : soit l’écart à la norme.
Et ainsi, ils pouvaient revendiquer une place dans les médias.
Ce n'est donc ni la force de l'argument, ni la pertinence des propos qui créent la nouvelle, mais davantage le dynamisme déployé par les acteurs sociaux pour répondre à la logique médiatique.
De ce fait, le recours à la violence constitue une porte d’entrée royale dans les médias."


"Pourquoi les médias aiment-ils tant la violence ?"

Sur : "Figures de violence" un colloque bilingue en ligne du 1er février au 30 avril 2009.

5 févr. 2009

Certains handicaps sont des avantages...

Le daltonisme est souvent vu comme un handicap, mais dans certaines situations, c'est l'inverse.
Comparé au chasseur "banal", le chasseur daltonien repère mieux ses proies dans un environnement confus.
Les militaires ont découvert également que des daltoniens peuvent parfois détecter un camouflage qui illusionnerait n'importe qui d'autre.
Certains cabinets d'architecture recherchent également des daltoniens pour leur capacité à mieux visualiser l'espace.
De plus, en contrepartie de l'absence de sensibilité aux couleurs, la sensibilité à la lumière, meilleure que chez une personne non-atteinte, améliorerait la vision nocturne.
Le daltonisme n'est généralement pas un problème pour la personne qui en est atteinte.

Et vous, où en êtes-vous avec les couleurs ?

Faites le Test !

Le Royaume-Uni assouplit ses conditions d'entrée

Nouveau système d’attribution des visas et des permis de travail pour les artistes extra-européens en tournée en Grande Bretagne :
“Dorénavant, les permis de travail pour le Royaume Uni ne sont plus nécessaires et l’obtention des visas repose sur les organismes qui parrainent la venue des artistes, plutôt que sur les ambassades britanniques outremer.
Ce changement ne concerne pas seulement les artistes en tournée mais toute personne originaire d’un pays extra-européen travaillant au Royaume Uni — entrepreneurs, professionnels de santé et artistes en tournée, classés comme travailleurs temporaires”...

Sur le site de l'Irma

2 févr. 2009

Février, mois de l'Histoire des Noirs au Canada

Février est le mois de l'Histoire des Noirs au Canada.
Le Gouvernement s'y investit TOTALEMENT.

31 janv. 2009

De Césaire à Al Peco

"Un jour, je traverse une rue de Paris, pas loin de la place d'Italie.
Un type passe en voiture : "Eh, petit nègre !"
C'était un Français.
Alors, je lui dis : "Le petit nègre t'emmerde !"
Le lendemain, je propose à Senghor de rédiger ensemble avec Damas un journal : "L'Etudiant Noir".
Léopold : "Je supprimerais ça, on devrait l'appeler Les Etudiants nègres. (..) Ça nous est lancé comme une insulte. Eh bien, je le ramasse, et je fais face."
Voici comment est née la "négritude", en réponse à une provocation."

Aimé Césaire





Petit nègre dommage d'être tombé dans ce monde
Ou ta couleur va rimer avec drame et hécatombe
Habitue toi c'est une coutume qu'on subit tes ancêtres
Quand on te dira sale y'aura noir qui va avec
Le prends pas mal si certains changent de trottoir à ta vue
Peut être allergique aux noirs ?
Petit nègre t'en fait pas quelques gens t'aiment
Assis au fond de la classe t'as le profil du mauvais élève
T'as fait chialer Barbie, t'as fais fuir blanche neige
Pour qu'on te respecte obligé de faire dans l'extrême
Petit nègre pour paraitre cool oblige de faire le clown
Ou te cracher à la gueule pour pas que tu lui casses les couilles
Petit nègre boycotté souvent mis de coté
Dans la haine, la rancune ne fait que s'isoler
Ne veut plus rien entendre, ne veut plus rien comprendre
Ne veut même plus se battre mais trop fier pour se pendre

Petit nègre oui dégage, oui dégage
Petit nègre c'est dommage, c'est dommage pour oit
Petit nègre t'auras toujours le mauvais role
Au mieux tu finiras pourrir au fond d'une geôle
Petit nègre oui dégage, oui dégage
Petit nègre c'est dommage, c'est dommage pour oit
Petit nègre t'auras toujours le mauvais rôle
Au pire balayeur à la place Vendôme

Petit nègre se fait du mal, petit nègre prends des baffes
Tout le temps boude, jamais écoute
Mets ses coudes sur la table
Je te le dis t'auras peu de chance dans les études
On parlera de toi quand tu mettras des buts et cramera des voitures
Tu apprendras avant l'alphabet, l'encyclopédie des insultes
A dire bonjour âpres un gros fils de pute !
T'as le profil idéal du coupable
T'attire l'œil du préjugé même quand t'as fait rien de grave
Petit nègre sèche tes larmes t'es tellement moches quand tu pleures
Ca sonne faux t'es un dur, t'as pas de cœur
En manque de terre en manque de repère
Se ballade, toujours ère, toujours cavale, toujours traine
Trouve normal de se faire justice soit même
Fais des efforts mais c'est toujours ses fautes qu'on considère
Petit nègre change ton aspect t'as mauvaise allure
T'es aussi crapuleux que crépu est ta chevelure

Petit nègre qui a sérieusement mal d'avoir vu ses parents se faire banane
Petit nègre du coin de l'œil qu'on dévisage
Petit nègre qui explose, qui pete un câble
Petit nègre enlève vite cette visière de plombs
Qui limite tes rêves et brouille ton champs de vision
Petit nègre a qui on ne fait jamais confiance
Sauf pour garantir la maintenance du sol ou sa brillance

Petit nègre qui a sérieusement mal d'avoir vu ses parents se faire banane
Petit nègre du coin de l'œil qu'on dévisage
Petit nègre qui explose, qui pete un câble
Petit nègre enlève vite cette visière de plombs
Qui limite tes rêves et brouille ton champs de vision
Petit nègre a qui on ne fait jamais confiance
Sauf pour garantir la maintenance du sol ou sa brillance


Vas y frotte ! frotte ! frotte ! petit nègre
Vas y frotte! frotte! frotte! petit nègre
Vas y frotte! frotte! frotte! petit nègre
Vas y frotte! frotte! frotte! petit nègre


Al Peco

29 janv. 2009

25 millions d'auditeurs par semaine

Suite au lien "Bling-Fesse" proposé sur un billet précédent, de nombreux mails nous soupçonnent d'"Anti-Americanisme primaire".
Tel n'est évidemment pas le cas, car si nous entendons pointer les dysfonctionnements de cette nation (et ils sont nombreux), nous souhaitons aussi nous inspirer des exemples de bonnes pratiques qu'elle a su créer.
C'est pourquoi nous vous présentons aujourd'hui l'AURN :

L' American Urban Radio Networks (AURN) est un réseau Afro-Américain de radios.
C'est l'un des principaux des USA avec chaque semaine plus de 300 émissions diffusées sur près de 500 stations, pour une audience d'environ 25 millions de personnes.
C'était jusque là le seul media Afro-Américain accrédité à la Maison Blanche...

24 janv. 2009

La majorité des media français sont blancs

"Au bout de trente ans, les média français ne nous vendent cette culture que sous un certain angle.
C'est un angle esthétique, qui vise à ne faire la promotion que du vernis, alors que c'est une culture qui a profondément changé la façon dont les noirs se pensent, comment les blancs sont perçus, comment la musique s'est transformée, comment les relations sociales ont été transformées, comment la sexualité noire a progressé, comment l'image des femmes noires a été fortement modifiée.
J'ai voulu rendre hommage à tous ces personnages qui ont réussi à imposer cette culture qui aujourd'hui est planétaire, qui a crée des économies, des styles de vêtement, une manière de parler, une manière d'être, une philosophie, des relations... c'est fantastique !
C'était une lutte très dure.
Et souvent les média, plus particulièrement français, ne veulent pas mettre « les Suprêmes » en avant car ils veulent qu'on ne voit que la surface.
La majorité des media français sont blancs donc ils ne veulent voir que la culture « black », c'est-à-dire la culture esthétique et non la culture véritable.
Malgré l'oppression, elle a réussi, en moins de trente ans, c'est extraordinaire, à produire quelque chose qui aujourd'hui est référent partout.
En ce sens, c'est suprême !"


Le journaliste, écrivain, sociologue Antoine Garnier, qui vient de disparaître.
Repose en paix.

Tendances Noires

Marseille, élue Capitale Européenne de la Culture 2013, ne s'y est pas trompée.
Pour les dix bougies du festival Marsatac, en septembre dernier, dans un des plus beaux cadres de France, elle avait choisi comme thème... l'Afrique.
30 000 spectateurs ont (semble-t-il) apprécié...


Quand au Val-de-Marne (neuf-quatre) :

"Nous n'avions jamais reçu autant d'appels du public et des journalistes.
Au lendemain de l'élection d'Obama, on a même eu droit à un message de félicitations pour notre contribution ! (...)
La musique a toujours été un facteur de dignité pour les Afro-Américains.
L'élection d'Obama est une reconnaissance de plus.
Il a gagné parce qu'avant lui, la chanteuse Nina Simone et beaucoup d'autres artistes de la scène jazz ou soul se sont battus pour les droits des Noirs".
(Le directeur du festival "Sons d'hiver" dédié à la black music, 18e édition, dans 12 villes du Val-de-Marne)



Outre-Manche, le poète anglo-jamaicain Linton Kwesi Johnson (LKJ) est un des trois auteurs à avoir de son vivant rejoint la prestigieuse collection "Modern Classics" de l'éditeur Penguin...



Evidemment, aux Amériques, on est assez loin de cet esprit, disons, progressiste...

9 janv. 2009

De la Grande Culture

Nous souhaitons aujourd'hui porter à votre attention l'extrait d'un texte important de l'écrivain Frederic Martel*, qui résume de façon tout à fait expressive le sentiment trop répandu que la Culture Officielle n'est "pas pour tous" :

"En attentant, les Français issus de l’immigration, mais aussi les classes populaires, continuent donc à ne pas fréquenter nos théâtres « pour tous », nos scènes « nationales », ni nos festivals de cinéma « d’auteurs », car notre culture parisienne et élitiste n’est pas la leur.
Ils savent trop bien que notre politique culturelle est un État Providence à l’envers : tout le monde paye des impôts et des taxes pour que les Riches payent moins chers leurs places à l’Opéra de Paris et pour que nos énarques de la culture et nos sous-préfets y soient invités gratuitement !
Du coup, ils préfèrent écouter du rap américain et ils iront voir massivement le nouveau Spiderman : au moins on y verra des Noirs.
L’élite aura beau leur expliquer, condescendante et paternaliste, que la culture de masse américaine les oppresse et que pour « s’émanciper » il faut davantage d’ « art » dans sa vie, aucun jeune issu de l’immigration, ni aucun fils de paysan ni d’ouvrier, ni davantage les classes moyennes, elles-aussi exclues de la politique de la culture de l’élite, ne la croira."


Pour lire le texte en intégralité :

http://www.betapolitique.fr/La-diversite-culturelle-ou-l-00133.html



*Frédéric Martel
Chercheur associé au CAP, Professeur à Sciences Po Paris et à HEC (MBA)
Rédacteur en chef de la revue Nonfiction :
http://www.nonfiction.fr/